Amnesty International

Felix

Tshisekedi

DRC

Monsieur le Président,

Je suis vivement préoccupé·e par l’absence persistante de justice et d’obligation de rendre des comptes pour l’homicide d’au moins 56 personnes et l’incarcération de nombreux membres du groupe religieux et politique connu sous le nom de Wazalendo à Goma, en août 2023. Cette attaque délibérée et généralisée contre des manifestant·e·s est susceptible de constituer un crime contre l’humanité.

Selon un récent rapport d’Amnesty International, l’opération Keba était une action soigneusement planifiée, principalement exécutée par une unité des forces spéciales, à qui des pouvoirs illégaux ont été accordés dans le cadre de l’« état de siège » prolongé. Après l’attaque, les autorités ont d’abord félicité l’armée, minimisé le nombre de morts, diabolisé les victimes, détenu arbitrairement et poursuivi injustement les personnes rescapées. De plus, elles ont empêché les familles d’organiser ou d’assister à l’enterrement de leurs proches. Ces événements mettent en lumière la tendance inquiétante de votre administration à militariser ses réactions face aux risques de sécurité réels ou supposés.

Le procès de plusieurs militaires qui s’est déroulé à Goma entre le 4 septembre et le 2 octobre, à la suite d’un tollé dans l’opinion publique, a abouti à la condamnation d’un commandant et de trois soldats pour meurtre (entre autres chefs d’accusation). Toutefois, les enquêtes étaient incomplètes et n’ont pas permis à toutes les victimes d’être reconnues ni amené tous les auteurs présumés à rendre des comptes.

L’armée congolaise doit cesser de commettre des crimes odieux contre la population civile qu’elle est censée protéger. Les autorités doivent prendre des mesures décisives pour garantir efficacement l’obligation de rendre des comptes et la justice, afin d’empêcher que des incidents analogues ne se reproduisent à l’avenir.

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment de :

•	Suspendre immédiatement le général Constant Ndima et le major Peter Kabwe Ngandu de l’armée congolaise, le temps qu’une enquête soit menée.
•	Publier un décret présidentiel interdisant officiellement l’intervention de la Garde républicaine, y compris des forces spéciales, dans les opérations de maintien de l’ordre, en précisant les circonstances exceptionnelles dans lesquelles les forces armées, et notamment la Garde républicaine, pourraient intervenir dans ces opérations de maintien de l’ordre en soutien à la police, ainsi que les procédures à suivre dans ces cas, conformément aux normes internationales.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération.

President

Felix-Antoine

Tshisekedi

DRC Government

Monsieur le Président,

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment de :

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération.

Minister of Defense

Guy

Kabombo

DRC Government

Monsieur le Président,

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment de :

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération.

Président

Félix-Antoine

Tshisekedi

Gouvernement de la RDC

Monsieur le Président,

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment de :

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération.

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