Amnesty International

Vital

Kamerhe

DRC

Monsieur le Président,

L’an dernier, Amnesty International avait exprimé ses préoccupations quant à la situation catastrophique des droits humains au Kasaï. L’organisation avait demandé au gouvernement congolais de prendre de toute urgence des mesures efficaces pour protéger les enfants des violences qui sévissent dans cette région.

Le conflit a débuté en 2016 après que le gouvernement a refusé de reconnaître Jean-Pierre Mpandi comme le chef légitime des Bajila Kasanga. Cette crise a fait des milliers de morts et a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes à l’intérieur du Kasaï tout comme vers l’Angola, de l’autre côté de la frontière.

Les affrontements entre la milice Bana Mura et les Kamuina Nsapu ont aussi donné lieu à des homicides illégaux d’enfants et à des viols de femmes et de filles. En 2018, les Nations unies ont signalé que 60 filles étaient prisonnières de la milice Bana Mura depuis avril 2017. Jusqu’à présent, rien n’indique qu’une enquête a été menée sur les enlèvements d’enfants et on ne sait pas non plus si tous les enfants enlevés par des groupes armés ont été libérés.

Des enfants, dont certains n’avaient que onze ans, ont dépeint en 2017 à Amnesty International des atrocités comme celles d’être enrôlés et utilisés par les parties au conflit. Des enfants ont raconté à Amnesty International qu’ils avaient été forcés de participer aux hostilités, certains blessés par balle. Ils ont ajouté que les dirigeants du groupe Kamuina Nsapu les avaient obligés à boire des liquides « mystiques », soi-disant pour les protéger des balles durant les combats.

Je vous demande instamment de protéger efficacement les enfants contre les violations des droits humains et les exactions dont ils sont victimes et de faire en sorte que toutes les personnes soupçonnées de crimes ou de graves violations des droits humains soient déférées à la justice pour y être jugées dans le cadre de procès équitables excluant tout recours à la peine de mort.

Je me permets aussi de vous inviter, conformément aux obligations qui incombent à la RDC au titre du droit international, à prendre des mesures efficaces pour libérer tous les enfants enlevés ou enrôlés illégalement dans les forces et groupes armés. Je vous demande aussi de faire en sorte que ces enfants aient accès aux programmes qui peuvent les accompagner sur le long terme et les aider à se réinsérer dans la communauté.

Je vous demande d’empêcher que les enfants au Kasaï soient recrutés ou utilisés par les forces gouvernementales ou par les groupes armés et de les protéger de toute autre atteinte aux droits humains.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Felix

Tshisekedi

DRC

Monsieur le Président,

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

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